Récapitulatif 2016

Voici le récapitulatif annuel pour les événements de course présentés au Québec en 2016.

(les stats sont en date du 15 nov 2016, quelques résultats s’ajouteront d’ici fin décembre)

D’abord, voir la page méthodologie pour en savoir plus sur la façon dont les stats sont compilées.
Aussi: Liste de stats disponibles.

Les grandes lignes (au Québec)

  • La période de forte croissance est finie pour la course sur route
  • Stablisation du nombre de finissants (264 000)
  • Rebond de participation sur la distance marathon (+23.6%)
  • Baisse notable du côté du 10k (-7%)
  • Plateau atteint pour le 5k et le 21k, et augmentations pour le 15k et le 30k
  • Chez les jeunes, le 2k est de plus en plus populaire
  • Sommet record de marathons (21 courses) et de demis (103 courses) présentés en 2016
  • Près de la moitié des courses sur route on perdu des participants, mais une autre moitié se porte bien. Certains événements reconnus voient une tendance baissière depuis 3-4 ans.
  • Le solde NET de nouvelles courses à pied se stabilise
  • Globalement, 181 nouveaux événements au calendrier iskio en 2016 (contre 150 qui ne sont pas revenus)
  • Le trail continue de faire de nouveaux adeptes (+3800, +21%)
  • L’offre d’ultra-trails s’est bien étoffée depuis 2 ans
  • Baisse au niveau des finissants de course à obstacles chronométrées
  • Belle popularité en croissance du côté du canicross

Participation – Course sur route

L’an passé, les stats permettaient de confirmer le changement de régime au niveau de la course à pied. Après plusieurs années où l’on parlait de forte progression, on voyait alors poindre le sommet de la courbe. Petit rappel: En 2015 il y a eu tout de même un peu plus de coureurs (+15000), mais ils semblaient tous se retrouver du côté de la distance de 5km. De plus le nombre de finissants au marathon (42k) montrait un recul de 10%, assez généralisé, ici comme ailleurs au Canada. Les chiffres montraient donc une préférence pour les plus courtes distances.

Marathon

La surprise principale en 2016 vient du rebond de la participation au 42k (6031 f. / +1152 / +23.6%) (contre 4882 f. / -572 / -10.5% en 2015). Ça s’explique en partie par l’ajout de 2 importants marathons au printemps (Longueuil et Erables), mais plusieus autres ont aussi vu ce rebond (Rimouski, Magog, Montréal, Bécancour). L’exception demeure Québec, qui perd du monde depuis 4 ans (prix? chaleur? compétition avec d’autres événements?). Le récent rachat par gestev et la baisse des prix annoncée permettra peut-être d’assiter à un revirement de tendance.

Demi-Marathon

L’offre en demi-marathon s’est accrue plus vite que toutes les autres distances, ces dernières années (103 demi-marathons en 2016, soit 3 fois plus qu’en 2012, alors qu’on retrouve ‘seulement’ 2 fois plus de courses pour les autres distances). Cette augmentation de l’offre ne semble plus entrainer dans son sillage un accroissement du nombre de participants. En effet, le nombre de finissants au 21k est stable (et même en légère baisse) depuis 2014 (400 coureurs de moins sur 2 ans). Les choses varient cependant grandement selon les régions. Par exemple, la Mauricie en 2016 a perdu plusieurs courses qui présentaient un demi, et donc le nombre de finissants y a été réduit de moitié. La région de Québec de son côté semble perdre des coureurs sur cette distance depuis quelques années. Du côté de Montréal, on voit le Scotia 21k à Montréal qui perd des coureurs de 21k au printemps (compensés sur le 5k), alors que le marathon de Montréal est toujours en croissance sur toutes les distances.

30k

Au 30k on voit plus de participants (981, +39%). C’est principalement dû à l’accroissement de l’offre et au fait que plus de coureurs sont maintenant à l’aise avec cette distance. Le nombre demeure tout de même modeste mais si on considère que le 30k ET le 42k ont vu plus de coureurs en 2016, ça contredit un peu l’idée que tout le monde privilégie les plus courtes distances.

20k

Moins de coureurs de ce côté. Moins de courses sont offertes, mais aussi la participation au 20k semble décliner (Tour du Lac Brome, Ste-Anne-de-Bellevue).

15k

L’autre distance qui gagne en popularité (37 courses en 2016 contre 18 en 2014). 4600 finissants en 2016, et les femmes y sont majoritaires maintenant (51.8%).

10k

Le 2eme principale surprise de 2016. Le nombre de finissants au 10k a chuté (presque -5000 coureurs, soit -7%) après avoir été stable en 2014-2015. La cause nous semble à moitié due à des événements qui ne sont pas revenus (baluchon, vergers, lac-à-la-torue), mais aussi certains événements qui perdent du pas mal monde de ce côté (marathon de québec, parc lafontaine). Le reste de la diminution est répartie sur l’ensemble des événements.

5k

La distance universelle!
Il y a un impressionnant compte de 495 courses qui offrent un 5k au Québec, dont 367 chronométrées!

L’an passé, on avait mesuré près de 15000 finissants de plus.
Cette année, on parlera d’une légère hausse … ou d’une légère baisse, c’est selon.

En effet, si on se limite aux courses chronométrées, on aurait une baisse au 5k, de l’ordre de 1000 coureurs (sur 93000). Cependant cette année il nous est apparu impossible de ne pas compter deux nouvelles courses de type fun run (Chococourse et Candycourse), qui ont accueilli pas mal de monde (3300 et 1500 partants), probablement en bonne partie en provenance de gens qui auraient fait une course chronométrée.

De façon générale, même si pour l’instant on ne dispose pas de chiffres pour valider cette théorie, on peut s’accorder pour dire que les courses de type ‘fun run’ de 5k doivent attirer un certain pourcentage des coureurs qui autrement participeraient à une course ‘régulière’. Ces coureurs disparaissent donc de notre radar. Reste à savoir si ce type de course est une mode qui va s’estomper rapidement ou pas (à combien de courses couleurs peut-on participer?).

2k

On ne parle pas beaucoup des courses pour jeunes, mais c’est intéressant de savoir que les courses de 1k et de 2k représentent 16% de tous les finissants répertoriés (courses chronométrées). La participation au 1k était stable cette année, alors que le 2k est en croissance.

Nouvelles courses

Au chapître des courses au calendrier, nous remarquons cette année qu’on revient à l’époque des années 80, où toutes les petites les villes et les écoles ont leur course locale (on exagère à peine). Parfois d’ailleurs ces courses apparaissent sur notre radar seulement à leur 2e ou 3e édition. Elles sont souvent organisées par les services de loisirs, ou des organismes locaux. Fait intéresant, on retrouve depuis 3 ans quelques courses organisées par des jeunes dans le cadre de leur projet intégrateur du secondaire (et grâce à la qualité de l’organisation, elles survivent au-delà du projet initial).

Bien sûr, on a aussi vu parmi les nouvelles courses des projets plus ambitieux, dont quelques nouveaux demi-marathons sur l’ile de Montréal et ailleurs, sans compter le fameux nouveau marathon de Longueuil.

Courses qui ne reviennent pas

Parmi le grand nombre d’événements qui ne sont pas reconduits entre 2015 et 2016 (il y en a eu 98 au niveau de la course à pied), la vaste majorité n’avaient présenté qu’une ou deux éditions. C’est donc dire que malgré la forte concurrence, il n’y a pas encore de courses avec une bonne ‘ancienneté’ qui sont encore tombées au combat. Fait à noter, il arrive plus fréquemment maintenant que la raison invoquée pour le non-retour d’une course soit l’environnement trop compétitif et la difficulté de recruter assez de coureurs.

Voir les tableaux, pour le détail :

Évolution de la participation

Dans le contexte de saturation du marché, pas étonnant que plusieurs courses perdent des participants. Parmi les courses à pied chronométrées:

En 2012: 105 événements en progression, 10 stables et 11 en recul.
En 2013: 138 événements en progression, 18 stables et 22 en recul.
En 2014: 126 événements en progression, 38 stables et 86 en recul.
En 2015: 124 événements en progression, 48 stables et 126 en recul.
En 2016: 117 événements en progression, 50 stables et 158 en recul.

On voit la tendance, plus d’événements sont en recul et moins progressent.

Remarquez qu’un soubresaut de la participation sur une année n’est pas une inquiétude. Cela peut être une diminution ponctuelle due à la météo ou à d’autres facteurs temporaires. Cependant quand on regarde attentivement les chiffres de participation de chaque événement sur plusieurs années, on voit que certaines courses voient un effritement de la participation qui se poursuit depuis 3-4 ans. La concurrence est plus féroce.

À consulter:

Participation des femmes

La tendance se maintietn de ce côté. La proportion des coureuses augmente graduellement à chaque année, sur toutes les distances. Les femmes sont majoritaires au 5k (63%), au 10k (56%) et même au 15k (52%), et pas loin au 21k et au 30k (46%). Puisque le nombre de finissants se stabilise, la question est donc maintenant de savoir où vont les hommes? Du côté du trail ou des courses à obstacles ou ailleurs? (à venir: tableau hommes/femmes pour le trail)

Voir les tableaux, pour le détail :

Trail

Les courses de trail continuent de bien se porter (+18% en 2016, près de 22000 participants). Cette progression nous semble bâtie sur des bases solides, d’autant plus que les organisateurs qui proposent de nouveaux événements paraissent viser la création de courses qui seront là pour durer. L’ultra-trail fait aussi des adeptes, et les longues distances telles que les 100k et même le fameux 100 miles (160k) sont désormais présentés ici même, avec des décors et parcours choisis pour satisfaire les plus exigeants et attirer les coureurs de l’extérieur.

Afin d’étoffer nos stats, cette année nous ajoutons entre autres un tableau qui présente l’évolution du nombre d’épreuves de trail selon la distance, et un tableau similaire pour le nombre de coureurs de trail selon la distance.

À consulter:

Courses à obstacles

Les courses à obstacles (OCR) représentent un monde particulier. Alors que les autres sports sont un peu plus ‘solitaires’, les OCR attirent les gens de ‘gang’ et de les adeptes sont en général très enthousiastes sur les réseaux sociaux dès qu’une nouvelle course est annoncée et vont inviter tous leurs amis à s’inscrire. Il est difficile de mesure quel est l’intersection entre les groupes qui font des courses sur route ou de trail vs les amateurs de courses à obstacles, mais ça existe. Dans certaines régions, on se demande si la popularité des ces courses n’affecte pas la participation aux autres événements, chez les jeunes du moins (ex: dans la région de Québec, 4 des 10 premiers événements que nous comptabilisons sont des courses à obstacles).

Côté stats, en 2016 on mesure une diminution du nombre de finissants, du moins c’est le cas pour les courses chronométrées. Les nombres de participants restent impressionnants, et la concurrence est vive.

On voit en 2016 qu’un certain nombre de petites localités, de festivals ou d’organismes ont opté pour la présentation d’une course à obstacle (alors qu’il y a 2-3 ans ils auraient proposé une course à pied). Ces courses sont populaires auprès des jeunes (et moins jeunes) et pas besoin de se préoccuper de la distance ou du chronométrage.

Reste qu’une bonne part des courses d’OCR sont présentées sous forme de ‘séries’, et organisées par des entreprises qui se font une spécialité de la présentation de telles courses. L’offre est très différente de la course à pied. Souvent on annonce le lancement d’une série de courses sous un thème particulier et l’ouverture des inscriptions se fait avant même que les emplacements des courses soient connus. Il n’est pas rare qu’en cours de route les emplacements et les dates changent, et souvent au moins quelques-unes des courses annoncées disparaissent de la liste en douce (possiblement par manque d’inscriptions, ou d’autorisations). En 2017 on voit encore une évolution du secteur, avec plusieurs nouvelles séries de courses aux thèmes variés qui appartiennent au même groupe, ou qui utilisent la même plateforme web.

À consulter:

Courses de raquettes

En 2016, la météo a encore fait la vie dure aux quelques courses de raquettes, qui parfois ont du faire place à une course de trail. Grâce aux triathlons hivernaux, on a vu un apport de coureurs (et triathlon Québec a présenté une couple de nouvelles courses), mais au final, ce sport demeure assez confidentiel.

À consulter:

Canicross

Depuis 3-4 ans, les courses de sports attelés ont commencé à faire des adeptes, et le nombre de d’événements offerts s’étoffe assez rapidement, avec une fédération (FQCSA) qui encadre les événements et les clubs. Certains courses à pied présentent aussi un volet pour le canicross. Avec plus d’une trentaine de courses en 2016, le nombre finissants a plus que doublé par rapport à l’an passé (environ 1500 participants).

À consulter:

Autres observations

Marketing

Depuis deux ans, plusieurs organisateurs de séries de courses ont adopté une approche ‘marketing’ disons plus ‘pro-active’ pour promouvoir leurs événements. Les inscriptions démarrent tôt, souvent un an d’avance, et les rabais et autres promotions sont plus fréquentes. Il y a quelques années, on savait d’avance les échelles tarifaires et les dates fixes d’augmentation de prix, maintenant le prix d’une course peut varier grandement au fil du temps, et des codes promo permettent parfois aux retardataires de payer moins cher que ceux qui se sont inscrits d’avance. De plus, il y a un certain retour des inscriptions ‘sur place’ le matin de la course puisque les limites d’inscriptions ne sont plus systématquement atteintes. Enfin, certaines courses expérimentent avec diverses options permettant de réduire le coût des courses en offrant des options sans médailles ou chandail.

Il y aurait évidemment beaucoup à dire sur l’évolution des tarifs, mais il s’agit d’un autre dossier.
Chronométrage

La multiplication de l’offre en événements a conduit ces dernières années à l’augmentation de l’offre du côté des sociétés de chronométrage. On est comptait que 2 ou 3, maintenant on en répertorie presque une vingtaine, dont certains qui n’ont qu’une couple de courses à leur actif. Cela peut bien sûr avoir des effets bénéfiques, comme la dispnibilité d’options moins chères pour le chronométrage, mais aussi des effets moins désirables, comme la fragmentation et la dispersion des résultats des coureurs sur de multiples sites ayant chacun une présentation qui lui est propre, et parfois aussi une fiablité variable.

Ce qui est dommage, c’est surtout que cette multiplication ne semble pas rimer avec une plus grande innovation dans la présentation des résultats, on compte encore plusieurs site de résultats qui ne permettent pas de recherche de coureur, ou qui ne présentent pas dans les résultats le lieu de résidence, ou le rang selon le sexe, etc…

à venir: tableau des courses chronométrées vs chronométrage vs fun runs…